A la découverte du Bondy Archery Tournament !

Nous sommes le 21 décembre et ça fait 3 jours que j’ai cette image sous les yeux !

Et ça fait 3 jours que je me dit : c’est un message !

J’ai d’abord été voir les inscrites, leur niveau et me situer par rapport à elle.

Puis je me suis dit non, puis oui, puis non et puis finalement dans un élan de folie je demande à notre responsable des inscriptions de m’inscrire.

A ce moment-là voici ce que je sais du Bondy Archery Tournament : il y a du beau monde, les meilleurs archers français de chaque catégorie viennent y participer, juste avant d’aller à Nîmes. Parmi les meilleurs on retrouvera cette année Lisa Barbelin (CL), Thomas Chirault (CL), Jean-Charles Valladont (CL), Sophie Dodemont (CO), Pierre Julien Deloche (CO), Sébastien Peineau (CO), David Jackson (BB), Noémie Richard (BB) et encore pleins d’autres.

Ce que j’en sais de plus ? Pas grand-chose, à part qu’il y a des duels et qu’ils sont sur trispot. Mais mon esprit refuse d’aller plus loin.

Par contre j’en ai beaucoup entendu parler, le niveau est élevé et les duels stressants !

Passons sur mon grip qui casse mi-décembre, ma corde que je change et l’absence totale d’entraînement pendant 3 semaines et c’est déjà l’heure d’y aller.

Il y a 4 départs à Bondy. 8h, 12h, 16h et 20h. J’ai la chance d’être sur le départ de 20h ce qui me va bien, je ne suis pas du matin !

17h30 je trouve une place juste devant. Je suis seule, c’est grand, je ne connais personne ! Si si ! Promis ! Moi ! Je ne connais personne ! Je me sens un peu seule.

Le Bondy Archery Tournament c’est une salle d’entraînement de 6 cibles, des exposants, des conférences sur le matériel et une salle de compétition de 25 cibles ! C’est aussi un système rodé : caméras et diffusion en direct sur YouTube, l’utilisation de système de prise de score numérique avec mise à jour en temps réel sur ianseo. Bref que vous vous plantiez ou que vous réussissiez, toute la planète le sait en direct ! Ça marche aussi si vous dansez sur le pas de tir ou que vous oubliez vos flèches en cible, je dis ça je ne dis rien bien sur …

Après avoir fait un tour dans les gradins, être passée voir les archers en cours de tir, me revoilà dans la salle d’entraînement. Je monte mon arc, me prépare et m’échauffe avant d’aller sur le pas de tir (il y a au moins une affirmation fausse dans cette phrase). La salle d’entraînement est en accès libre et en libre gestion, il y a de la place tu tires, il n’y en a pas tu fais la queue, très franchement ça marche très bien comme ça.

Bon reconnaissons que voir sa première flèche partir de travers, encoche cassée et traverser tout le pas de tir en diagonale sous les yeux de tous les archers de hauts niveaux présents n’aide pas à se détendre mais finalement je fais quelques volées, essaye tant bien que mal de régler tout ce qui n’est pas réglé, hauteur sur la corde, prise en main de mon grip de remplacement. Dès que j’arrive à un résultat « pas si pire » je m’arrête, je préfère rester sur une note positive.

Dans tous les cas je suis un peu là en touriste. J’ai commencé en septembre 2018 avec une année et demie blanche à cause du Covid, je suis là en « débutante ». J’ai l’impression d’arriver de la campagne à Paris en me disant que je n’ai rien à perdre. Je n’ai pas le complet bleu de l’artiste mais les chaussures customisées par ma fille. J’ai la classe ! Je verrai plus tard que les chaussures personnalisées sont plus efficaces que le complet bleu ! :D

Sur les conseils d’une amie je vais à la rencontre d’Eric et Nicolas que je ne connais pas mais avec qui je me sens de suite moins seule, Véronique arrive aussi. Je rencontre mes co-cibles, ça marche bien, il n’y a plus qu’à y aller.

25 cibles côte à côte c’est énorme, c’est difficile de se rendre compte, ils sont une armée de bénévoles à tout gérer, c’est impressionnant et ça roule très bien !

Rozenn est 35e, Véro 40e et moi 59e. Je sais que je ne dois tirer que pour moi et faire de mon mieux, mais ça reste intimidant. Bon soyons clair, ce soir là je n’ai pas brillé, non, en fait j’ai même battu mon plus mauvais score.

Une chose me rassure, nous faisons toutes les 3 un résultat moindre que d’habitude, je perds 40 points et mes adversaires presque 20. Il n’y a pas à dire, même si « c’est une salle comme les autres » il y a quand même une pression que nous ressentons tous. Bon ça n’excuse pas mon record en négatif quand même.

Quelqu’un me dit : c’est bon tu passes le cut et je découvre à ce moment là ce qu’est un cut et la chance que j’ai eu.

C’est l’occasion de danser sur « Ton Invitation », car finalement je ne serais jamais sérieuse trop longtemps ! (2h28 sur la vidéo :D).

Retour à la maison le soir, minuit passé, je ne dois revenir que pour 12h, les duels étant à 12h55. Cette fois ci je suis accompagnée, c’est psychologiquement plus facile. Soyons franche, dans mon esprit je viens tirer mes 9 flèches et partir. Je n’attends rien. Je vais être confrontée à la meilleur archère barebow de France, mes chances sont nulles, à moins d’un malentendu.

Je rencontre Noémie et Cécile pour la première fois à la salle d’entraînement. Premier contact super sympa, manifestement nous sommes des chats noirs du matos ! Un peu de tir dans la salle d’entraînement, histoire de vérifier que je sais encore tirer et surtout vérifier si mes réflexions de la nuit me permettent d’améliorer mon tir. Ça semble pas mal ! Comme la veille, une volée pas trop mal suffira : trouver ses repères et se rassurer oui ! Tirer 100 flèches non !

Je vais vérifier 1546 fois ma cible, vais poser mon arc devant, respire un bon coût, tremble aussi pas mal puis on est appelés au départ et go !

Bon nous jetterons un voile pudique sur ce premier duel où je me plante un max mais où mon adversaire ne fait pas mieux pour des raisons matérielles. Le malentendu est là et je passe le 1/4 de finale.

Ce moment où tu marches vers la cible et découvre d’abord tes flèches, puis celle de l’autre, où tu gagnes un set d’un point. Ce moment où tu changes le scorer, c’est un moment bien particulier quand même. Autant particulier que tu gagnes ou que tu perdes. Dans ma tête, cette volonté de faire mieux quand je perds et de me réjouir avec gravité quand je gagne, passer du soupir de soulagement au soupir d’agacement en fonction de tes points.

Il y a dans le duel une concentration de toutes les flèches de qualification, tout du moins en barebow. En qualification, une mauvaise flèche peut-être rattrapée, remontée, pas en duel. Chaque flèche tirée doit être au mieux, il n’y a pas de flèche « gâchée », enfin normalement :D.

J’étais venue pour perdre et je gagne mon premier duel. Flèche après flèche.

En 1/2 finale, je perds mon premier set et gagne les suivants et cette fois-ci sans démériter avec des scores de 25/27 et 28. Et contre toute attente je gagne le deuxième duel. FINALE !

Il faut reconnaître que le plus difficile est de maîtriser le tremblement de la main d’arc :D

A ce moment là j’ai dans tous les cas déjà gagné ma journée. Je venais pour perdre et j’étais déjà médaille d’argent. Le duel pour la médaille d’or fut bien plus tendu. Première volée, 6 flèches, 5 pailles, un 6 pour mon adversaire! 2-0, puis 4-0 pour mon adversaire. Mais quand on n'a plus rien à perdre, le stress change de camp.

4-0, 4-2 puis 4-4 et 4-6 avec de belles volées sans sortir du rouge et presque toujours un 10 et un 9.

La preuve que quand je ne me disperse pas je peux le faire.

Pour finir, je ne savais même pas qu’il y avait des cadeaux et même un chèque à gagner, c’était un bonus en plus du plaisir de la compétition super bien encadrée et organisée. Je peux dire que j’ai énormément appris en très peu de temps.

Petit bonus, au tirage au sort, j’ai gagné un... arc à poulie Mathews ! 3 arcs à poulies offerts par des sponsors étaient à gagner par tirage au sort. J’en ai eu un !

Merci à tous ceux qui se sont démenés pour que l'organisation soit au top !